Politique du Burkina

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Arrêt des négociations pour un dialogue national en RDC

Le parti d'opposition historique en République démocratique du Congo a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi avoir rompu ses pourparlers avec le pouvoir destinés à préparer le "dialogue national" proposé par le président Joseph Kabila en vue des prochaines élections.

L'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a "pris acte de l'échec" des discussions entre les deux parties "et a demandé à ses délégués de se retirer [...] des négociations", écrit son président, Étienne Tshisekedi, dans un communiqué signé de Bruxelles où il réside.

M. Tshisekedi, 82 ans, appelle "toutes les forces politiques et sociales acquises au changement" à "poursuivre les objectifs recherchés au travers du dialogue" : "l'organisation d'un processus électoral crédible et dans un climat apaisé, l'élaboration d'un calendrier [électoral] consensuel et qui tienne compte des délais constitutionnels" et le "transfert pacifique du pouvoir".

M. Tshisekedi est arrivé deuxième à la présidentielle de 2011, remportée par M. Kabila et marquée par des fraudes massives.

Après l'annonce officielle des résultats, il s'était proclamé "président élu" et avait jusqu'au mois de juin toujours refusé de négocier avec le pouvoir pour désamorcer la crise politique qui, jusqu'à aujourd'hui, a empêché la tenue de tout scrutin.

Fin août, des centaines de Congolais ont manifesté à Bruxelles - où M. Tshisekedi réside depuis plus d'un an après y avoir été évacué pour des soins - pour s'opposer au dialogue.

Le climat est tendu en RDC à l'approche d'un cycle électoral censé commencer en octobre et mener à la présidentielle de novembre 2016, à laquelle la Constitution interdit à M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se présenter.

Le président ne s'est jamais exprimé publiquement sur ses intentions. L'opposition et une partie croissante de la majorité accusent son clan de comploter pour le maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat, notamment en retardant l'élection à la magistrature suprême.

En juin, M. Kabila a lancé des "consultations" politiques en vue d'un "dialogue national" qui permettrait l'organisation "apaisée" des élections.

Le 8 septembre, un arrêt de la Cour constitutionnelle a conditionné la tenue du cycle électoral devant s'ouvrir fin octobre à l'élection préalable des gouverneurs des nouvelles provinces récemment instituées.

Dans un communiqué daté de lundi, une coalition de 33 ONG congolaises de défenses des droits de l'homme demande que cet arrêt ne serve pas de "prétexte pour ne pas organiser" l'élection présidentielle de 2016 "dans les délais constitutionnels".

Le Mouvement de libération du Congo (MLC) et l'Union pour la nation congolaise (UNC), les deux autres grands partis d'opposition, ont refusé de participer au dialogue, y voyant une manœuvre du clan Kabila pour retarder la présidentielle.

Avec une frange de l'UDPS, ils appellent à un grand rassemblement, mardi, pour dénoncer toute tentative de maintien au pouvoir de M. Kabila après 2016. Ce meeting a été autorisé par les autorités, qui demandent que l'"ordre public" et les "bonnes mœurs" soient "préservés".

La secrétaire générale du MLC, Ève Bazaiba, a accusé des membres des "services spéciaux" d'avoir "enlevé" et détenu son fils étudiant samedi pendant plusieurs heures. Elle a estimé auprès de l'AFP qu'il s'agissait d'une tentative pour la "déstabiliser par rapport au meeting" de mardi.



14/09/2015
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