Politique du Burkina

Politique du Burkina

L'exemple Ghanéen

Aller à plus de mille kilomètre pour se revêtir l’esprit

 


L’Institut des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication(ISTIC) a organisé du 24 avril au 1e mai 2010 un voyage d’étude au Ghana pour les stagiaires deuxièmes (2 e) années du niveau II. Ce voyage riche en enseignements et en ouverture d’esprit a été d’un intérêt pour les 49 stagiaires.

Je traversais pour la première fois Pô.

À partir de Ouagadougou il vous faut avaler environs 1020 kilomètres pour arriver à Accra. Ce matin du 24 avril 2010 dès 5h00’, l’ensemble des stagiaires accompagnés de leurs encadreurs étaient prêts pour le départ. Abord d’un Mitsubishi 11A6054BF et d’un Toyota 11A6433BF du Ministère de la Culture du Tourisme et de la Communication nous avons démarré à 6h22’. Une escale est prévue pour Koumassi pour passer la nuit et continuer le lendemain sur Accra. Et vite à la sortie sud de Ouaga nous voila sur la nationale n°5. A 9h10’ je traversais pour la première fois Pô. L’image de la ville contrastait avec ce que je me l’imaginais. Des ordures tout au long de la voie, des constructions d’un temps ancien prédominaient. En somme Pô n’était pas tel que je l’avais peint dans mon esprit.

 

Là, on rencontre de moins en moins les 02 roues

9h30’ et nous sommes à la frontière Burkina Ghana. A Dakola la dernière ville burkinabé avant le Ghana, nous échangeons nos quelques francs CFA en CEDI. Ici 1 CEDI est égale à 350FCFA. Après avoir rempli quelques formalités douanières à Paga (partie Ghanéenne) nous embarquons pour Koumassi à 14h. Et là, tout change : des poubelles tout au long de la voie qui en elle-même est praticable, l’architecture et le type d’habitat de la zone que nous traversons vous laissent penser à des villes plutôt qu’à des villages. Et la plupart des habitations sont peintes à la couleur des réseaux téléphoniques qui prédominaient (Vodafone, MTN, Zain, Tigo…). Des stations services à chaque 5 km en moyenne et même en brosse. Nous arrivons à Tamalé la 5e ville du pays à 16h40’.nous étions tous impressionnés par la beauté de la ville : les axes, les immeubles, l’ambiance… Là, on rencontre de moins en moins les 02 roues. Après une heure d’escale, nous reprenons la route alors que la nuit s’annonçait. A gauche comme à droite loin là-bas dans la forêt de l’éclairage partout.

 Nous arrivons à Surinase une autre ville à 21h55’. La fatigue se faisait sentir. Qui la tête collée au vitre d’autres aux sièges chacun essayait à sa manière de céder à la pression de Morphée. Ce sommeil est entrecoupé par des secousses se qui explique que la voie par là n’est pas bonne. Seul le chauffeur était resté égal à lui-même. Je me suis donné le devoir de tout voir sur mon passage pour pouvoir vous le raconter mais hélas. Je me réveille sous une fine pluie à 22h11’ dans une ville appelée Kintampo. Mais Koumassi était à combien de kilomètres ? Personne ne pouvait me répondre on continuait de rouler, de rouler et de rouler. Puis une autre ville Techiman. Là, tout le monde se réveilla parce que le car s’immobilisait, non ; c’était pour prendre un autre virage et Koumassi se faisait toujours attendre.

Nous étions obligé de passer le reste de la nuit à la belle étoile

Soudain des lumières apparaissaient telles des libellules sur un champ immense. Au loin, quelques unes d’entre elles se déplaçaient. Je jette un coup d’œil sur mon portable 2heures du matin. Mais où étions-nous exactement ? C’était la chanson de ceux qui venaient de se réveiller. Nous étions enfin arrivé à Koumassi nous informe le chauffeur. Où allons-nous passer le reste de la nuit ? C’était la seconde chanson. A « Justice Hôtel »  nous ont répondu les encadreurs. Quelle ne fut pas notre déception devant les portes de cet hôtel. Plus de place ici. Des burkinabé sont venus passer leur week-end et y séjournent. Là, nous étions obligés de passer le reste de la nuit à la belle étoile sur une rue en direction d’Accra.

Accra, c’est aussi les embouteillages

De bonne heure, nous reprenons tranquillement le chemin. Il nous restait que 240 kilomètres à parcourir pour atteindre Accra nous indiquait un panneau.

A 13h41 Des immeubles commencent à longer la voie sous un soleil qui avait l’apparence de durcir son regard. Aucun écriteau en arc de triomphe ne souhaite la bienvenue aux voyageurs. Mais vite sur les panneaux publicitaires et autres sur les maisons, nous nous rendons compte que nous sommes arrivés à Accra. Tout en avançant, nous étions coincé entre ces milliers de voitures qui nous entourent. Vous avez dit embouteillage ? Accra c’est aussi les embouteillages. Bloqués  dans cette circulation, nous étions visiblement fatigués. Nous arrivons finalement à Adrabarka, le quartier où nous avons passés notre séjour.

Legon University ou « le sommet du savoir »

Tous les « accra villois » ont ces 3 mots dans leur comportement : « keep Ghana clean »  que nous traduisons littéralement par faites du Ghana un pays propre, si bien qu’aucun sachet d’eau ne traîne par là. Vous demandez à payer du « lotus » dans une boutique au Ghana, vous n’en trouverai pas.

Dès ce lundi 26 avril, après une visite de courtoisie à son excellence l’ambassadeur du Burkina au Ghana   Sini Pierre SANOU, le cape fut mis sur l’université de legon.

Legon university ou « le sommet du savoir » est la 1re université ouest africaine créée en 1948 avec une superficie étonnante et des constructions spectaculaires. Notre guide était un de nos compatriotes vivant à Accra, Moussa Sampa Ouédraogo.

A l’entrée de cette université, un policier nous souhaite la bienvenue en moore. Ici, la tradition n’est pas ravalée au dernier rang. Les étudiants de l’université de legon ont un roi. Il est élu parmi les étudiants en fin de cycle pour un mandat d’un an. Logé dans une somptueuse villa au sein de l’université, il jouit vraiment de ses pouvoirs. Tenez-vous bien : il ne se déplace pas pour prendre ses cours. Au contraire c’est les professeurs qui le rejoignent pour lui donner les cours. La reine, c’est-à-dire sa copine ou sa conjointe peut profiter de ses opportunités. Vous pouvez investir à l’université de legon. Mais après 40 ans d’exploitation, vos investissements reviennent à l’Etat ghanéen ; nous a confié Moussa notre guide.

Je venais de voir  pour la première fois la mer.

Notre séjour nous a conduit à Tema. Après un tour à la représentation de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina au Ghana, nous voici dans le port de Tema. Ici aucune prise de vue n’est admise. Et subitement entre deux (02) géantes créatures, j’aperçois un brouillard, non c’était plutôt de l’eau, une étendue d’eau, c’est la mer. Je  venais de voir pour la 1re fois la mer et de me rendre compte que les deux (02) créatures n’étaient que des bateaux. D’autres bateaux flottaient au loin sur cette immense eau.  C’était le moment le plus inoubliable de ma vie.

Accra by night

Même la plus petite ruelle d’Accra est éclairée. Les nuits ne sont pas aussi ferriques à Accra qu’à Ouaga. Les quelques rares coins de débit de boisson où vous pouvez trouver la « star » où le « club » (les marques de bière que l’on trouve par ici) sont moins fréquentés. Une des choses les plus étonnantes est que nous avons été trahi par nos convictions qui en réalité n’étaient que des préjugés. Les filles ghanéennes sont d’une certaine décence à tel enseigne que pour vous approcher d’elles, il vous est utile de vous accoutumer à l’avance. Elle ne s’arrête jamais pour vous écouter. De préférence suivez la et essayez d’échanger avec elle. Vous comprendrez qu’elles ne sont pas à l’image de celles que le Ouagalais appellent couramment «  ghanéennes ». Eviter de les interpeller en faisant « piss » comme à Ouaga. Dans notre groupe il y avait de vrais « tireurs » mais à Accra, j’avoue qu’ils ont été tous maladroit. La musique ghanéenne c’est ce qu’on vous sert jusqu’à vous l’habituer.

 Ouf, on ne peut pas tout raconter.

 Comme quoi il faut aller souvent au delà de son gîte pour comprendre certaines choses. Certes ce voyage a été un peu fatiguant, mais riche en découvertes et en enseignements. Le 1e mai 2010, chacun d’entre nous rentrait chez lui content d’avoir découvert un pays où règne le civisme et l’abnégation au travail.

 

Wendyam Achille KABORE

 

chilbrown@yahoo.fr

 

 

 

 

                                  Frontière Burkina Ghana

 

 

 

 

 

Une séance de travail avec le premier responsable du CBC Ghana M.FOFANA

 

 

 

 

 

C'est l'hotel de Barak OBAMA lors de sa visite à Accra



02/11/2012
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