Le Burkina Faso abandonne le coton génétiquement modifié
Le Burkina Faso a décidé d’abandonner le coton Bt transgénique, ce qui pourrait fortement influencer l’avenir des cultures GM en Afrique de l’Ouest. Le pays a en effet commencé à éliminer complètement le coton transgénique, en invoquant la qualité inférieure des fibres de coton, obtenus avec ces cultivars GM.
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L’historique de cet échec majeur est documenté dans un rapport rédigé par Brian Dowd-Uribe, professeur assistant au Département d’études internationales de l’Université de San Francisco et Matthew A. Schnurr, professeur assistant au Département des études internationales sur le développement de l’Université de Dalhousie. Le rapport a été rendu public par le journal African Affairs qui est édité par Oxford University Press.
Ce rapport retrace le déclin rapide du coton au Burkina Faso, après que le coton GM y ait été introduit. A l’époque, le coton burkinabè était réputé pour sa qualité supérieure et résultait d’un programme de sélection non GM couronné de succès, lancé par le gouvernement français et s’étendant sur 70 années.
Le principal objectif du programme de sélection était de créer des cultivars qui soient bien adaptés aux conditions de culture de l’Afrique de l’Ouest et qui présentent les caractéristiques désirées pour une qualité supérieure, comme un taux élevé lors de l’égrenage (pourcentage des fibres de coton recherchés par unité de poids de coton livré à l’usine) et des fibres longs.
Le coton GM Bt a précipité la baisse de la qualité
Lorsque le Burkina Faso a commencé à cultiver du coton Bt dans des essais en plein champ, les responsables étaient satisfaits de la qualité du coton, peut-on lire dans le rapport. Les qualités pour lesquelles le coton burkinabè était célèbre étaient maintenues.
Le coton Bt fut commercialisé au Burkina en 2009. Cependant, lors de la première année de commercialisation, les responsables burkinabè remarquèrent une baisse dans la longueur des fibres et le taux de fibres. Les employés de Monsanto mirent cela sur le compte du stress hydrique et d’autres problèmes météorologiques. Pourtant, le problème de la qualité persista, et lors de la saison 2014/2015, les deux tiers de la production nationale étaient classés comme étant de qualité inférieure et de longueur moyenne, un seul tiers conservant son classement comme fibre de longueur moyenne à grande. Le taux de fibres se situait bien en dessous des 42% obtenus par les cultivars non-OGM.
Les auteurs de ce nouveau rapport concluent que la diminution de la longueur des fibres « a sapé la réputation du coton burkinabè et lui a fait perdre de sa valeur sur les marchés internationaux. Si l’on ajoute à cela la baisse de la quantité globale de fibres due à un taux de fibres plus faible, ces caractéristiques d’une qualité inférieure des cultivars GM ont compromis la position économique des compagnies cotonnières burkinabè. »
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